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Les ambassadeurs de la mémoire de Joliot à Auschwitz-Birkenau Nos quatre ambassadeurs ont été invités à participer à la visite du camp d’Auschwitz dans le cadre de la poursuite du projet "ambassadeurs de la mémoire"

Publication : (actualisé le ) par Marion Denis

Dans le cadre du projet "ambassadeurs de la mémoire", nos quatre anciens élèves de TST2S, Jean, Hadhoirna, Camilla et Amarine, se sont rendus le 18 octobre denier en Pologne. Accompagnés d’ambassadeurs de la mémoire de toute la France, ils ont eu l’opportunité de visiter le camp d’Auschwitz-Birkenau, quelques jours avant les cérémonies du 75ème anniversaire de sa "libération"par l’Armée Rouge.
Le Mont Valérien, dont nos élèves sont les porte-parole, a bien un lien avec Auschwitz-Birkenau puisque de nombreux fusillés juifs ont eu des membres de leurs familles assassinés à Birkenau. On peut citer les parents de Marcel Rajman, résistant communiste membre des FTP-MOI, dont le nom figure sur l’Affiche Rouge, ou bien Szmul Balbin, fusillé comme otage le 21 février 1942.
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Voici les impressions de nos ambassadeurs, livrées au retour de cette journée forte en réflexions et émotions.

AMARINE

Pour ma part, cette visite du lieu emblématique de la Shoah m’a apporté énormément de choses. Elle m’a tout d’abord appris mais surtout fait comprendre des choses qui n’étaient pas forcément claires.
Le camp d’Auschwitz-Birkenau m’a particulièrement touché du fait d’être sur place et de voir les choses concrètement, je n’imaginais plus (comme lorsque l’on nous en parle à l’école par exemple) je VOYAIS. Impossible de contester l’existence de ce génocide après être allé sur le camp... on ne peut que l’admettre. Cette journée a été plus que bénéfique ; elle énormément contribué dans nos cultures générales mais aussi dans notre rôle d’ambassadeurs de la mémoire. Ce rôle qui d’ailleurs, nous fait grandir à chaque occasion et nous fait apprendre, se souvenir, honorer, chose que l’on ne fait pas forcément au quotidien. C’est une vraie opportunité que je porte fièrement auprès de mes proches

HADHOIRNA :

Depuis le début de ce projet, mon esprit découvre des choses dont je ne savais pas que des hommes étaient capable de les faire et cela m’a fait grandir tout le temps et ça continu dans le temps. Avant de réaliser ce voyage, la Shoah avait déjà pris une grande place dans ma vie car j’ai découvert que des gens qui avaient des familles, une vie normale, du travail, qui étaient épanouis comme nous aujourd’hui ont été exterminés de ce monde parce qu’ils étaient nés juifs. Mais avec les enseignements reçus en milieu scolaire on port ces gens en nous. Lors de ce voyage, ce qui m’a plus touché c’est le fait de suivre leurs traces, de voir les conditions auxquelles ils étaient confrontés.
Certes la plupart des choses ne sont pas comme avant mais j’ai essayé de me faire une idée de la souffrance qu’ils ont vécue notamment lorsqu’ils devaient rester dehors dans le froid pour faire l’appel. Puisque lors de cette journée, même en étant équipés avec des vêtements chauds les quelques heures qu’on a passé dehors nous ont épuisés. Donc je n’ose même pas imaginer ce qu’ils ont ressenti dans ces moments-là. De plus quand je voyais les photos ou les témoignages les récits etc j’étais tout le temps touché mais c’était une émotion sur le moment mais ça ne durait pas dans le temps. Or lorsqu’on a vu leurs objets (les tas de chaussures, de casseroles, les sacs voire même leurs cheveux) cela est resté gravé en moi depuis ce jour car j’étais amené à faire face à la réalité de ce génocide qui a eu lieu en seulement quelques années mais qui pourtant a fait un grand nombre de morts.
Pour moi ce voyage m’a amené à me poser la question suivante : comment c’est possible que ce genre d’horreur existe encore à nos jours ?
Pourquoi ce passé lourd, affreux et horrible ne nous sert pas d’armures pour que cela ne se reproduise pas ? Ce qui revient à me demander si les dégâts (c’est-à-dire l’arrachement douloureux d’un membre d’une famille, d’une famille entière, le fait que des gens ont perdu leur vie du jour au lendemain sans la moindre raison) de ce génocide sont connus aux yeux de tout le monde, si on est plus sensibilisés à ce qui s’est passé.
Cependant, j’ai vu des choses positives durant ce voyage. Je parle de la pièce où se trouve un livre géant ou sont inscrits tous les noms des juifs assassinés ici et sur le côté des écrans qui affichent des photos des familles ayant survécu à cette tragédie et qui ont retrouvé une vie de famille. Cela m’a beaucoup touché car on voit que ce camp représente à la fois le passé mais aussi le présent afin de rappeler leur mémoire.
Après ce voyage, je peux me permettre de dire qu’on a souvent du mal à accepter la vérité tant qu’on n’a pas de preuves sous nos yeux qui nous montrent que de telles choses ont vraiment eu lieu. Donc je me dis qu’on devrait par exemple faire des reportages en montrant tout ce qu’on a vu lors de ce voyage pour que ça se sache si ce n’est pas le cas.
Pour conclure je dirais qu’il faudrait renforcer la prévention, la sensibilisation auprès des nouvelles générations pour qu’il n y ait plus jamais ça ou au moins réduire le risque que ça arrive.